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donna ses travaux à son élève Martino, et dès le mois de mai se rendit de Messine à Naples pour regagner son couvent des Servîtes à Florence. Afin de se dévouer entièrement à Dieu, il consacra à des œuvres de bienfaisance tous les gains qu’il avait amassés. Ainsi il dota plusieurs de ses nièces et donna mille écus à son neveu Angelo, pour lequel il acheta en outre un cavalierat del Giglio. Puis il distribua une bonne somme d’argent à deux hôpitaux de Naples, et laissa à son couvent des Servîtes mille écus destinés à acheter un domaine et celui de Montorsoli qui avait appartenu à ses ancêtres. Une clause particulière de cette dernière donation réservait une rente annuelle et viagère de vingt-cinq écus à deux des neveux du Frate qui faisaient partie du couvent. Par le même acte, les Servîtes s’engageaient à remplir diverses obligations que nous énoncerons plus bas. Lorsque Fra Giovan’-Agnolo eut arrangé de la sorte ses affaires, il se montra à Rome, et reprit l’habit, à la grande joie de ses frères et surtout de Maestro Zaccheria. Il alla ensuite à Florence, où son arrivée causa un plaisir extrême à ses amis et à ses parents.

Le Frate avait bien sincèrement résolu de dépenser le reste de sa vie au service de Dieu et de jouir en paix d’un cavalierat qu’il avait gardé ; mais il ne put résister aux prières de Giulio Bovio, oncle de Vascone Bovio, qui l’appela à Bologne pour élever dans l’église des Servites un maître-autel isolé et un tombeau orné de figures et d’incrustations en marbre. Notre Frate se rendit donc à Bologne et