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de la Vierge, et que possède aujourd’hui le savant maestro Andrea Pasquali, médecin de Son Excellence.

Messer Palla Ruccellai ayant commandé à Giuliano un tableau destiné à l’autel de sa chapelle de Santa-Maria-Novella, notre artiste voulut retracer le Martyre de sainte Catherine. Mais le croirait-on ? il travailla plus de douze années à ce tableau, tant il avait l’esprit peu inventif, tant il était embarrassé pour se tirer des détails variés que comportait le sujet qu’il avait choisi ; il était sans cesse à se creuser la tête pour savoir comment pouvaient être les roues du supplice, comment il devait rendre la foudre qui réduisit en cendres ces instruments de torture. Ce qu’il avait fait un jour, il le changeait le lendemain, si bien qu’il n’en finissait jamais. Il est vrai que, pendant ces douze années, il produisit maints ouvrages parmi lesquels nous citerons le portrait très-ressemblant de Messer Francesco Guicciardini qui avait quitté Bologne, et s’était retiré à la campagne, à Montici, pour écrire son histoire d’Italie. Giuliano peignit aussi la Signora Angiola de’Rossi, sœur du comte di Sansecondo, et femme du Signor Alessandro Vitelli ; et, pour Messer Ottaviano de’Medici, il copia un grand tableau de Fra Sebastiano del Piombo, renfermant le pape Clément VII assis, et Fra Niccolò della Magna debout. Dans un autre tableau, il déploya une patience incroyable pour représenter encore Clément VII assis, et Bartolommeo Valori agenouillé devant ce pontife.

Giuliano entreprit ensuite le portrait de Michel-