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thèques. Ce devait être une tentation puissante pour exciter les artistes étrangers et nationaux à travailler vite et à se faire une manière facile. Cependant, à partir de Jules-César jusqu’à Trajan, la glyptique, exclusivement exercée par des Grecs, des affranchis et des esclaves, se maintint à une hauteur respectable. Notons toutefois qu’on remarque déjà dans quelques ouvrages une légère propension à rechercher des forrnes conventionnelles que depuis l’on a décorées du nom d’idéales. Les graveurs les préféraient aux formes simples et naturelles, parce qu’elles leur évitaient de sérieuses études et leur permettaient de satisfaire à un grand nombre de commandes. Cette mauvaise tendance, déjà très-prononcée sous le règne d’Adrien, devint de plus en plus dominante sous les Antonins.

Les pierres gravées par les Romains sont très-loin, en général, d’avoir le mérite de celles des Grecs. Le dessin n’y est pas d’une incorrection choquante ; mais il n’offre ni élégance, ni élévation, ni originalité. Le travail est froid, lourd, indécis et maniéré ; la touche est monotone, dépourvue de finesse, et manque d’expression : aussi produit-elle un ouvrage mou, lâche, insipide, et qui ne semble qu’à moitié terminé, quoiqu’on ne reconnaisse que trop que le graveur s’est donné infiniment de peine pour le porter à sa perfection. Cela vient de ce que l’artiste a opéré de pratique, a perdu la nature de vue, et n’a obéi qu’à la fantaisie, qui, on le sait, entraîne souvent à d’étranges écarts.

Le goût des pierres gravées se soutint à Rome