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de l’exécution, la grâce et la noblesse du dessin aussi haut que Alessandro Cesari (9), surnommé il Greco. On ne saurait imaginer rien de plus parfait que ses camées, que ses médailles, que ses gravures en creux et en relief. Un de ses plus étonnants ouvrages est la médaille du pape Paul III, dont le revers représente Alexandre le Grand prosterné aux pieds du souverain pontife de Jérusalem (10). Il serait impossible de produire des figures plus parfaites. Michel-Ange, en les contemplant, s’écria, devant Giorgio Vasari, que l’heure de la mort avait sonné pour l’art, parce que l’on ne pouvait rien voir de mieux.

L’an 1550, Cesari fit la médaille du pape Jules III, avec un revers représentant des prisonniers rendus à la liberté, suivant la coutume observée par les anciens dans leurs jubilés. Il grava encore une foule de coins pour la monnaie de Rome.

Il exécuta le portrait de Pierre-Louis Farnèse, duc de Castro, et celui du duc Octave, son fils ; puis il fit, d’après le cardinal Farnèse, une médaille fort curieuse où la tête, qui est en or, se détache sur un champ d’argent.

Pour le même cardinal, il grava en creux la tête du roi Henri de France sur une cornaline plus grande qu’un jules. C’est l’un des intailles modernes les plus remarquables par la correction et la grâce du dessin, et par le précieux et le fini de l’exécution.

On doit à Cesari de nombreux camées. Nous citerons, entre autres, celui où il figura avec une rare