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Maintenant occupons-nous de l’habile Valerio de Vicence (8). Il fit avec une netteté et une dextérité admirables un nombre vraiment incroyable de gravures grandes et petites, en creux et en relief. Il égala les anciens, mais il les aurait sans aucun doute dépassés de beaucoup, si à la finesse et à la perfection de l’exécution il eût su joindre la science du dessin ; il eut, du reste, le bon esprit de ne jamais graver que d’après l’antique ou d’après des dessins de bons maîtres modernes.

Valerio représenta toute la Passion du Christ sur une cassette de cristal, pour le pape Clément VII qui lui paya son travail deux mille écus d’or. Sa Sainteté donna cette cassette au roi François, quand ce prince alla à Marseille marier sa nièce au duc d’Orléans.

Pour le même pape, Valerio fit quelques Paix, une croix en cristal et des médailles d’une beauté extraordinaire. L’impulsion qu’il imprima à l’art fut telle, que l’on vit de son temps surgir une quantité prodigieuse de graveurs à Milan et ailleurs.

Valerio reproduisit, d’après l’antique, les médailles des douze empereurs et une foule de médailles grecques.

Il n’y a peut-être pas un orfèvre chez qui l’on ne trouve des empreintes en plâtre ou en soufre de ses gravures sur cristaux. Telle était sa célérité, que jamais aucun maître ne fut plus fécond que lui.

Il fit encore une multitude de vases en cristal dont Clément VII donna une partie à différents princes, et le reste à l’église de San-Lorenzo de Flo-