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toile, à l’huile et à la gouache, par de bons maîtres flamands. Ces tableaux sont aujourd’hui à Vérone, chez les signori Luigi et Girolamo Stoppi qui les conservent avec soin en mémoire de Matteo.

De retour à Vérone, Matteo s’arrangea une habitation dans une grotte creusée sous un rocher au-dessus duquel est le jardin des frères jésuites. Cet endroit a le double avantage d’être très-chaud en hiver et très-frais en été ; de plus, on y jouit d’une vue magnifique ; mais Matteo ne put y demeurer autant qu’il aurait désiré. François ayant recouvré la liberté, lui envoya un courrier qu’il chargea de le ramener et de lui payer son traitement même pour le temps qu’il avait passé à Vérone.

À son arrivée en France, Matteo fut nommé maître de la monnaie, ce qui le détermina à se fixer dans ce pays et à s’y marier. Il eut de sa femme quelques enfants dont malheureusement il eut lieu de se plaindre.

Matteo se distingua par son affabilité et sa courtoisie. Pas un Véronais, pas un Lombard n’allait en France sans recevoir chez lui l’accueil le plus affectueux.

Il fut intimement lié avec Paolo Emilio de Vérone, qui écrivit en latin une histoire de France.

Parmi les nombreux élèves de Matteo, on compte un de ses compatriotes, frère de Domenico Bruscia Sorzi (7), deux de ses neveux qui s’établirent en Flandre, et une foule d’Italiens et de Français que nous nous abstiendrons de mentionner ici. Matteo mourut peu de temps après le roi François Ier.