Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/573

Cette page a été validée par deux contributeurs.

près les dessins du Buonarroti, la Chute du Phaéton, et un Vautour rongeant le cœur de Titius (6). Enfin notre artiste fit, en concurrence de Valerio de Vicence, le portrait de Madame Marguerite d’Autriche, fille de l’empereur Charles-Quint, veuve du duc Alexandre de Médicis, et femme du duc Octave Farnèse.

En récompense de ces travaux, Giovanni reçut du cardinal Farnèse un office de giannizzero, dont il tira bon profit. Il obtint encore d’autres faveurs du même cardinal, qui lui portait une telle amitié qu’il ne passait jamais par Faenza, où Giovanni s’était bâti une commode habitation, sans aller loger chez lui.

Pour se reposer de ses fatigues, Giovanni s’établit à Faenza. Sa première femme était morte sans enfants ; il en prit une seconde, qui lui donna deux fils et une fille. Maître de plusieurs domaines et d’un revenu qui dépassait quatre cents écus, il vécut heureux au milieu de sa famille, jusqu’à l’âge de soixante ans. Il rendit son âme à Dieu le jour de la Pentecôte de l’an 1555.

Matteo dal Nassaro naquit à Vérone, d’un chaussetier nommé Jacopo dal Nassaro. Dans sa jeunesse il étudia le dessin, et en même temps la musique, art dans lequel il devint très-habile, grâce aux bons soins de Marco Carra et du Tromboncino, ses compatriotes, qui étaient alors au service du marquis de Mantoue. La gravure en creux lui fut enseignée par Galeazzo Mondella, et par Niccolo Avanzi, tous deux issus d’honorables familles véronaises. Galeazzo Mon-