Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/570

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sous le pontificat de Léon X, Pier Maria de Pescia, fidèle imitateur de l’antique, et Michelino, son digne rival, contribuèrent beaucoup aux progrès de la gravure en pierres fines, de cet art si difficile où l’ouvrier procède pour ainsi dire à tâtons, puisqu’il n’a d’autre ressource, pour connaître ce qu’il a fait, que de consulter à chaque instant une empreinte en cire.

Tels sont les hommes qui ouvrirent les voies à la gravure, et l’amenèrent à un point qui permit à Giovanni de Castel-Bolognese, à Valerio de Vicence, à Matteo dal Nassaro, et à d’autres maîtres, de produire tant de mémorables chefs-d’œuvre.

Commençons par Giovanni Bernardi de Castel-Bolognese. Dans sa jeunesse, il passa, auprès d’Alphonse, duc de Ferrare, trois années qu’il employa à exécuter une foule de petits ouvrages, qu’il est inutile de mentionner ici, et plusieurs morceaux importants, parmi lesquels nous citerons le beau Combat de la Bastia, gravé sur cristal, et une médaille représentant d’un côté le portrait du duc de Ferrare, et sur le revers Jésus-Christ emmené par le peuple. De Ferrare, Giovanni, cédant aux sollicitations du Giovio, se rendit à Rome, où, par l’entremise des cardinaux Hippolyte de Médicis et Salviati, il obtint accès auprès du pape Clément VII. Giovanni grava le portrait de ce pontife pour une médaille dont le revers portait Joseph se découvrant à ses frères (2). Sa Sainteté récompensa Giovanni en lui donnant une charge de massier, qu’il vendit deux cents écus sous le règne de Paul III. Giovanni