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tention. Il ne commença réellement à fournir de bons résultats que du temps des papes Martin V et Paul II. À dater de cette époque, il alla toujours en se perfectionnant, jusqu’au moment où le magnifique Laurent de Médicis et son fils Pierre, tous deux passionnés pour les camées antiques, en composèrent une nombreuse collection, dans laquelle entrèrent principalement des calcédoines, des cornalines et diverses pierres gravées d’un haut prix. Afin de naturaliser cet art à Florence, Laurent et Pierre de Médicis appelèrent des maîtres étrangers, qui eurent mission de restaurer les pierres antiques qu’ils avaient rassemblées et d’enrichir la ville de leurs ouvrages.

C’est à cette école que se forma, grâce au magnifique Laurent de Médicis, un jeune Florentin que l’on appelait Giovanni delle Corniole (des cornalines). Il avait mérité ce surnom par son habileté à graver cette sorte de pierres. Parmi toutes celles, grandes ou petites, qui sortirent de ses mains et qui attestent son talent, on en remarque une surtout d’une dimension énorme, sur laquelle il représenta Fra Girolamo Savonarola de Ferrare, célèbre prédicateur que les Florentins adoraient dans son temps.

Giovanni eut pour concurrent le Milanais Domenico de’ Gammei (1), qui grava en creux, sur un rubis balais plus grand qu’un Jules[1], le portrait du duc Ludovic le Maure, l’un des meilleurs intailles modernes.

  1. Pièce de monnaie.