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di Lif qu’il exécuterait le tombeau de Sannazzaro à Carrare ou à Florence, et qu’il le mettrait en place à l’époque convenue. En arrivant à Florence, le Frate fut requis par la Signora Donna Maria, mère du duc Cosme, d’achever le saint Cosme qu’il avait commencé sous la direction du Buonarroti pour la sépulture du magnifique Laurent de Médicis. Lorsqu’il se fut acquitté de cette tâche, il fit le modèle d’un Hercule étouffant Antée. Ce groupe, destiné à couronner la grande fontaine de la villa ducale de Castello, plut à Son Excellence qui voulut que le Frate le traduisît en marbre, et allât chercher à Carrare les matériaux nécessaires. Le Frate obéit avec empressement à cet ordre qui lui offrait l’occasion de pousser en avant le mausolée du Sannazzaro.

Il rencontra à Carrare le cardinal Cibo auquel le cardinal Doria écrivit de Gènes pour le prier de lui procurer un sculpteur capable de terminer la statue du prince Doria que le Bandinelli avait abandonnée. Le cardinal Cibo, qui connaissait depuis longtemps le Frate, n’épargna rien pour le déterminer à se rendre à Gènes ; mais notre artiste répondit qu’il ne pouvait et ne voulait aucunement servir sa seigneurie révérendissime avant d’avoir satisfait aux obligations qu’il avait contractées vis-à-vis du duc Cosme. Durant ces négociations, il avança considérablement le tombeau du Sannazzaro, et il ébaucha son Hercule, puis il emporta ce morceau à Florence, et il s’en occupa avec une telle activité, qu’il n’aurait pas tardé à le mener à fin s’il eût con-