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tôt après il fut mandé à Arezzo, par Maestro Dionisio, alors général des Servîtes, et qui plus tard fut créé cardinal par Paul III. Maestro Dionisio, plein de gratitude pour le général Angelo d’Arezzo, qui avait eu soin de son éducation, pria le Frate d’élever dans l’église de San-Piero un riche tombeau en pierre de macigno, surmonté de la statue de son bienfaiteur et de deux petits enfants nus éteignant des torches, emblème de la vie humaine. Le Frate n’avait point encore achevé entièrement ce mausolée, quand il fut forcé de partir pour Florence, où il était appelé par les ordonnateurs des fêtes destinées à célébrer la venue en cette ville de l’empereur Charles-Quint, au retour de sa glorieuse expédition de Tunis. Dès qu’il fut arrivé à Florence, le Frate fit sur le pont de la Santa-Trinità une belle et bonne figure de l’Arno, de huit brasses de dimension, et à l’encoignure des Carnesecchi, un Jason, haut de douze brasses. Malheureusement ce Jason et une statue de l’Allégresse, que le Frate érigea au coin de la Cuculia, sont loin de pouvoir être comparés à l’Arno. Quoi qu’il en soit, le Frate ne laissa pas de mériter en cette occasion les éloges du public et des artistes qui eurent égard à la rapidité avec laquelle il avait été obligé d’expédier ces ouvrages.

Le Frate se hâta ensuite de terminer le tombeau qu’il avait commencé à Arezzo ; puis, ayant appris que l’on avait confié à Girolamo Genga l’exécution d’un monument en marbre, il alla le trouver à Urbin, mais ce ne fut que pour assistera d’ennuyeux pourparlers, qui n’aboutirent à rien (3).