d’autres. Bien qu’il fut riche et de bonne maison, il ne voulut jamais monter à cheval à moins d’y être contraint.
Lorsque Cristofano fut rappelé au Borgo par la mort de son frère Borgognone, Vasari, qui lui tenait en réserve ce qu’il avait gagné par son travail, lui dit : « J’ai telle somme à vous, emportez-la pour vous en servir au besoin. — Je ne veux point de cet argent, lui répondit Cristofano, gardez-le pour vous, le bonheur de vivre et de mourir près de vous me suffit. — Je n’ai pas coutume, répliqua Vasari, de me servir du bien d’autrui. Si vous refusez cet argent, je l’enverrai à votre père Guido. — Ne faites pas cela, dit Cristofano, il le gaspillerait comme à son ordinaire. » Enfin il le prit et partit pour le Borgo, le cœur plein de tristesse. À peine fut-il arrivé dans sa patrie, que la douleur qu’il ressentait de la mort de son frère qu’il aimait tendrement le conduisit au tombeau. Il mourut après avoir reçu tous les sacrements, et après avoir distribué aux gens de sa maison et aux pauvres l’argent qu’il avait emporté. Peu de temps avant de rendre le dernier soupir, il affirmait qu’il ne regrettait la vie que parce qu’il laissait Vasari chargé de trop rudes travaux, tels que ceux qu’il avait entrepris dans le palais du duc Cosme.
La nouvelle de la mort de Cristofano causa un profond chagrin à Son Excellence, qui fit aussitôt sculpter en marbre le buste de notre artiste, que l’on envoya de Florence au Borgo, où il fut placé dans l’église de San-Francesco, avec l’épitaphe suivante ;