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telle beauté, que l’on ne peut voir rien de mieux.

Sur ces entrefaites, le seigneur duc ordonna de commencer les peintures du palais. On débuta par l’une des salles nouvelles. Cette salle, construite par le Tasso, n’ayant pas plus de neuf brasses d’élévation sur vingt de largeur, fut exhaussée de trois brasses par le Vasari, sans attaquer le comble qui était en pavillon. Comme la reconstruction des plafonds empêchait de songer à peindre de si tôt, il fut permis à Vasari d’aller passer deux mois à Arezzo avec Cristofano. Mais, au lieu de se reposer pendant ce congé, Vasari fut forcé de se rendre à Cortona où, avec l’aide de Cristofano, il décora de fresques la voûte et les parois de l’oratoire del Gesù. Cristofano déploya un rare talent dans cet ouvrage, et surtout dans les douze sacrifices de l’Ancien-Testament, qui ornent la voûte. Ces fresques sont presque entièrement de la main de Cristofano, Vasari s’étant contenté de lui fournir certains croquis, de dessiner quelques figures sur l’enduit, et d’opérer çà et là quelques retouches.

Après l’achèvement de ce travail, qui est vraiment digne d’éloges, Vasari et Cristofano retournèrent à Florence au mois de janvier de l’année 1555, pour peindre la salle des Éléments. Tandis que Vasari exécutait les tableaux du plafond, Cristofano enrichit les travées de tortues, de voiles et de têtes de capricorne, devises de Son Excellence. Puis il entoura ces travées de magnifiques guirlandes de fruits, retenues par les mascarons les plus variés et les plus bizarres que l’on saurait imaginer. On peut