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rivaliser avec l’évêque, voulut aussi décorer sa maison de la via de’ Servi. Mais, n’ayant point trouvé à Florence de peintres dont le talent lui convînt, il écrivit à Giorgio Vasari de lui envoyer un projet de décoration. Giorgio, qui avait contracté une étroite amitié avec Messer Sforza, dans le temps où ils étaient tous deux au service du duc Alexandre, songea sérieusement à ce qu’on lui demandait, et traça un dessin qui reliait les diverses parties de la façade par des ornements variés et par de riches sujets représentant toutes les phases de la vie de l’homme, depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Ce dessin charma Messer Sforza et le duc de telle sorte, qu’ils résolurent de ne point le mettre en œuvre avant la venue de Vasari. Celui-ci étant enfin arrivé à Florence, où Messer Sforza et Son Excellence l’accueillirent de la manière la plus gracieuse, on commença aussitôt à chercher quels artistes étaient le plus capables de conduire à bon terme la façade en question. Giorgio ne laissa pas échapper l’occasion de dire à Messer Sforza que personne n’était plus propre que Cristofano à exécuter cet ouvrage, et que l’on ne pourrait pas davantage se passer de lui pour les travaux de l’intérieur du palais. Messer Sforza en parla à Son Excellence, qui, après de nombreuses informations, reconnut que le péché de Cristofano n’était pas si grave qu’on ne pût lui en donner l’absolution. Vasari apprit cette nouvelle à Arezzo où il avait été visiter ses amis. Il la transmit immédiatement, par un courrier, à Cristofano, qui manqua en mourir de joie ; Cristofano confessait