Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/379

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Victoire et la Charité. Au-dessus était un entablement garni de globes de verre, remplis d’eau distillée, derrière lesquels se trouvaient des lumières qui éclairaient toute la salle.

Le plafond était divisé en quatre compartiments qui avaient dix brasses d’un côté et huit de l’autre. Les vides étaient occupés par vingt-quatre tableaux de trois brasses carrées, contenant les douze Heures de la nuit et les douze Heures du jour. Le premier des compartiments, de dix brasses, placé au-dessus de la scène, représentait Éole, Junon et Iris, en compagnie du Temps qui distribuait les Heures. Dans le compartiment placé au-dessus de la porte d’entrée était l’Aurore, sortant des bras de Titon et semant des roses du haut d’un char traîné par des coqs. Dans le troisième compartiment était le Char du Soleil ; et dans le quatrième, celui de la Nuit tiré par des hiboux. La Nuit, précédée de quelques chauves-souris et entourée de ténèbres, avait la tête surmontée de la Lune. — Cristofano exécuta la plupart de ces peintures, et y déploya une dextérité vraiment étonnante. Il se distingua particulièrement dans le tableau du Char de la Nuit, où il réalisa, pour ainsi dire, l’impossible. Dans le compartiment d’Adria, il fit des monstres marins d’une telle variété et d’une telle beauté, qu’on ne pouvait les regarder sans stupeur. En un mot, il se montra souverainement habile dans tout cet ouvrage, et surtout dans les grotesques et les ornements.

Après l’achèvement de ce travail, Vasari et Cristofano demeurèrent à Venise plusieurs mois, qu’ils