Giorgio Vasari était à Florence pour expédier à Rome les marbres des tombeaux que le pape Jules III fit construire à San-Pietro-a-Montorio. Comme il aimait véritablement le Tribolo, il le visita souvent, le consola, et le pria de ne songer qu’à sa santé. Il lui conseilla de terminer les travaux de Castello dès qu’il serait guéri, et de laisser de côté les fleuves, qui pouvaient plutôt nuire à sa renommée que lui être de quelque profit. Le Tribolo aurait certainement suivi cet avis, comme il me l’avait promis, si la mort ne lui eût point fermé les yeux le 7 septembre de la même année.
Ainsi, les embellissements de Castello, commencés et poussés fort avant par le Tribolo, restèrent imparfaits. On travailla bien après lui, tantôt à une chose tantôt à une autre, mais jamais aussi sérieusement que de son vivant. À vrai dire, l’artiste auquel est confiée une entreprise importante doit profiter du moment où ceux qui l’ont ordonnée n’ont pas de plus grand souci et lâchent volontiers l’argent ; autrement, il risque de ne rien mener à fin, et d’être privé de la gloire que, sans sa négligence et sa lenteur, il aurait acquise. En effet, il arrive rarement que l’homme qui lui succède veuille observer ses dessins et ses modèles avec la modestie dont Giorgio Vasari donna une preuve, lorsque, par l’ordre du duc, il acheva, sans s’écarter des plans du Tribolo, le vivier principal de Castello.
Le Tribolo vécut soixante-cinq ans. Il fut inhumé dans la sépulture de la confrérie dello Scalzo. Il laissa un fils nommé Raffaello, lequel n’a point suivi