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sures de Michel-Ange, si bien que le duc l’envoya à Rome, non-seulement pour consulter le Buonarroti sur l’escalier, mais encore pour essayer de l’amener à Florence. Le Tribolo éprouva un double échec. Michel-Ange ne voulut point quitter Rome, et, quant à l’éscalier, répondit qu’il n’en avait pas conservé le moindre souvenir. Le Tribolo revint donc à Florence sans pouvoir continuer l’escalier (9). Il se mit alors à couvrir l’aire de la bibliothèque de carreaux blancs et rouges, dont certains pavements qu’il avait vus à Rome lui avaient donné l’idée. Il commença ensuite, mais n’acheva pas des armoiries en pierre grise et un aigle à deux têtes destinés à orner le donjon de la forteresse de la porte de Faenza, dont Giovanni di Luna était alors gouverneur. Il ne termina que l’écu des armoiries, et le modèle en cire de l’aigle qui devait être jeté en bronze.

Suivant une ancienne coutume, les Florentins tiraient, presque tous les ans, le soir de la fête de saint Jean-Baptiste, sur leur place principale, une girandole ou feu d’artifice qui représentait tantôt un temple, tantôt un navire, un rocher, ou même parfois une ville, ou l’enfer. Une année le Tribolo fut chargé d’exécuter un de ces feux. Le Siennois Tannoccio ayant composé un traité de pyrotechnie, je me bornerai à dire ici que l’on dispose les pièces d’artifice sur une charpente de façon qu’elles ne partent point d’un seul coup, et que l’on veille surtout à ce que les illuminations durent toute la nuit. Parmi les sujets qui prêtaient à l’illusion que l’on voulait produire dans ces fêtes, on avait déjà repré-