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taient dans l’abandon. Il n’y avait d’ouvrage que pour ceux qui plaisaient au Tasso, lequel, par ses bouffonneries, savait captiver le majordome Riccio, au point de lui imposer toutes ses volontés. Les cabaleurs laissaient donc de côté le Vasari, qui riait de leur vanité et de leurs sottises, et cherchait à s’avancer à force de travail, et non par faveur, lorsque le seigneur duc jeta les yeux sur lui pour peindre le Baptême du Christ. Vasari conduisit à fin, en six jours, cette composition. Toutes les personnes qui l’ont vue ont pu apprécier combien elle contribua à augmenter la magnificence des décorations du temple.

Pour revenir au Tribolo que j’ai quitté je ne sais comment, je dirai que les ornements qu’il établit entre les colonnes furent d’une telle beauté, que le duc voulut qu’ils y restassent en permanence.

Dans le temps où le Tribolo travaillait aux fontaines du duc Cosme, il fit pour la ville de Cristofano Rinieri, dans une niche située au-dessus d’un étang, un fleuve en pierre grise grand comme nature, lançant de l’eau dans un immense bassin. Ce fleuve est composé de pièces de rapport si soigneusement assemblées, qu’on le croirait taillé dans un seul bloc.

Le Tribolo entreprit ensuite, par l’ordre de Son Excellence, de conduire à fin l’escalier de la bibliothèque de San-Lorenzo, c’est-à-dire celui qui est devant la porte du vestibule. Dès que le Tribolo eut placé quatre marches, il ne put retrouver les me-