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En somme, le temple de San-Giovanni était décoré à l’intérieur et à l’extérieur aussi bien que l’on saurait l’imaginer, à l’exception de la chapelle principale, où l’on voit un ancien tabernacle renfermant des figures en relief d’Andrea de Pise. Cette vieille chapelle détruisait complètement l’harmonie de ce qui avait été nouvellement fait. Un jour, le duc, étant allé inspecter ces préparatifs, reconnut avec quelle habileté le Tribolo s’était acquitté de sa tâche et avait su tirer parti des moindres choses. Seulement il le blâma de ne s’être point occupé de la chapelle principale. Il ordonna sur-le-champ qu’elle fût couverte d’une immense toile, peinte en clair-obscur, représentant Dieu envoyant le Saint-Esprit sur Jésus-Christ baptisé par saint Jean, et entouré d’une foule de personnages qui ont reçu ou qui s’apprêtent à recevoir également le baptême. Messer Riccio, majordome du duc, et le Tribolo proposèrent ce travail au Pontormo, à Ridolfo Ghirlandaio, au Bronzino, et à plusieurs autres artistes, qui tous le refusèrent, parce qu’ils jugeaient insuffisant le terme de six jours qui leur était assigné pour l’exécuter. À cette époque, Giorgio Vasari, de retour de Bologne, peignait le tableau de la chapelle de Messer Bindo Altoviti à Santo-Apostolo, de Florence. Bien qu’il fût lié avec le Tribolo, il était peu en crédit, parce qu’il s’était formé une cabale protégée par Messer Pier Francesco Riccio, dont les membres seuls participaient aux faveurs de la cour, de sorte que quantité d’hommes de talent, qui se seraient distingués avec l’aide du prince, res-