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sements. On admira surtout la promptitude avec laquelle il fut achevé. Santi Baglioni, l’un des auxiliaires du Tribolo, fit, en y travaillant, une chute qui lui estropia une jambe, et dont il faillit mourir. Aristotile da San-Gallo, comme nous le dirons dans sa biographie, fit également, sous la direction du Tribolo, des décors de théâtre d’une beauté merveilleuse. Enfin le Tribolo dessina, pour les acteurs des intermèdes composés par Gio. Battista Strozzi, les costumes les plus charmants qu’il soit possible d’imaginer : aussi le duc le choisit-il ensuite pour organiser une foule de mascarades, telles que celles des ours et des corbeaux.

À l’occasion du baptême du seigneur don François, fils aîné du duc, le Tribolo fut chargé de décorer somptueusement le temple de San-Giovanni, où cent nobles jeunes filles devaient accompagner le nouveau-né. Avec l’aide du Tasso, notre artiste donna à ce temple un aspect tout-à-fait moderne, et l’entoura de sièges couverts de peintures et de dorures d’une richesse extraordinaire. Au-dessous de la lanterne il plaça, sur quatre degrés, un grand vase octogone sculpté, en bois, reposant sur des griffes de lion. Aux angles des huit faces de ce vase étaient des tigettes, surmontées d’enfants soutenant le vase et portant sur leurs épaules des guirlandes de fleurs. Au milieu du vase s’élevait un piédestal en bois, superbement sculpté, servant de support au saint Jean-Baptiste de marbre, haut de trois brasses, que le Donatello, ainsi que nous l’avons noté dans sa biographie, avait laissé chez Gismondo Martelli.