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encore celles du vivier et de la grotte qui, réunies aux eaux de la Castellina, alimentent les fontaines de la Falterona, du mont Asinaio, de l’Arno et du Mugnone, puis se rejoignent au labyrinthe pour reparaître au milieu de la fontaine octogone. De là, deux canaux devaient les conduire, suivant le projet du Tribolo, dans les bassins des loges, puis dans les deux jardins réservés. Le premier de ces jardins, situé au couchant, étant rempli de plantes rares et médicinales, devait être orné d’une statue d’Esculape, que l’on aurait placée dans la niche de la fontaine, derrière un bassin de marbre. Mais, pour revenir à la fontaine octogone, nous dirons que le Tribolo lui donna toute la perfection désirable ; je crois que l’on peut affirmer qu’il n’en a jamais été fait de plus belle, de plus riche, et de mieux entendue. Les figures, les bassins, les coupes, et tous les moindres détails, y sont traités avec un soin et une habileté extraordinaires. Lorsque le Tribolo eut achevé le modèle de sa statue d’Esculape, il se mit à la sculpter en marbre ; mais d’autres travaux l’ayant forcé de la laisser imparfaite, elle fut terminée plus tard par Antonio di Gino, son disciple.

Dans une petite prairie située hors du jardin, du côté du levant, le Tribolo arrangea un chêne de la manière la plus ingénieuse. Cet arbre est couvert de lierre qui s’entrelace dans ses branches de façon à lui donner l’apparence d’un bosquet touffu. Au moyen d’un escalier de bois fort commode, on monte au haut du chêne, où l’on trouve une petite salle carrée, entourée de sièges et de balustrades de