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il prit ensuite les eaux de l’Arno et du Mugnone et les rassembla au-dessous du labyrinthe, où il suffisait de tourner une clef pour qu’elles s’élançassent par une foule de becs de bronze sur toutes les personnes qui s’approchaient de la fontaine ; et on ne pouvait échapper promptement à cette pluie : des sièges de pierre grise soutenus par des griffes de lion, séparées par des monstres marins en bas-relief, arrêtaient les fuyards. Comme le terrain, en cet endroit, allait en pente, il fallut l’aplanir pour mettre les sièges d’aplomb, ce qui ne laissa pas de présenter quelques difficultés.

Le Tribolo s’occupa ensuite de la fontaine du labyrinthe. Il y sculpta autour de la tige des monstres marins dont les queues s’entrelacent avec une grâce indicible. Il tailla la coupe dans un bloc de marbre qui, depuis long-temps, avait été amené à Castello, et provenait de la villa Adriana achetée jadis à Giuliano Salviati par Messer Octavien de Médicis. Le Tribolo distribua sur les bords de cette coupe des enfants tenant des guirlandes de productions marines, et il la surmonta d’un fût décoré d’enfants et de mascarons, sur lequel il avait l’intention de placer la statue de Florence, pour montrer que les eaux de l’Arno et du Mugnone qui arrosent cette ville sont fournies par le mont Asinaio et par celui de la Falterona. Il fit un beau modèle de cette figure, qu’il imagina de représenter se pressant les cheveux, de l’extrémité desquels sort un filet d’eau.

Aussitôt après il commença, au-dessous du laby-