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son coude, les jambes croisées, et tenant une urne sur son épaule. Derrière ce fleuve, sort du milieu des rochers la statue de la villa de Fiesole, portant dans sa main une lune, anciennes armes des Fiesolans. Sous la niche est un immense bassin soutenu par deux grands capricornes qui font partie de l’une des devises du duc Cosme. De ces capricornes pendent des festons et des mascarons d’une rare beauté, et de leurs lèvres s’échappe l’eau du bassin pour s’acheminer vers les plates-bandes qui régnent autour des murs du jardin du labyrinthe où, entre les niches des statues, sont des fontaines séparées par des orangers et des grenadiers. Dans le second jardin où le Tribolo avait projeté de mettre le mont Asinaio, devait être figuré le mont della Falterona, d’où l’Arno tire sa source. La statue de ce fleuve, placée dans le jardin du labyrinthe, en face du Mugnone, aurait reçu les eaux de la Falterona ; mais la fontaine de cette montagne n’ayant jamais été achevée, nous nous occuperons de celle de l’Arno, que le Tribolo mena à bonne fin. Ce fleuve tient son urne sur sa cuisse. Il est appuyé sur un bras, et couché sur un lion, entre les griffes duquel est un lys. L’eau arrive dans son urne en passant à travers le mur derrière lequel devait être la Falterona. Le bassin étant exactement semblable à celui du Mugnone, je me bornerai à dire que ces morceaux sont d’une telle beauté, que l’on regrette qu’ils n’aient pas été exécutés en marbre. Le Tribolo conduisit l’eau de la grotte jusqu’au labyrinthe dont le milieu était destiné à être occupé par une fontaine,