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plaine qui l’environne et la ville de Florence. Au milieu de ce jardin, des cyprès, des lauriers et des myrtes forment un labyrinthe circulaire, entouré de buis hauts de deux brasses et demie, et taillés avec une régularité surprenante. Au centre de ce labyrinthe, le Tribolo, comme nous le noterons plus bas, construisit, par l’ordre du duc, une belle fontaine de marbre. Maintenant, pour indiquer ce qui reste à faire aussi bien que ce qui est fait, nous dirons que le Tribolo voulait que l’ailée de mûriers qui traverse la plaine où sont les deux étangs fût prolongée jusqu’à l’Arno, et que, sur ses bords, le superflu des eaux des fontaines descendît lentement jusqu’au fleuve dans de petits canaux pleins de poissons et d’écrevisses. Il voulait aussi que, du côté des écuries, on bâtît une loggia et un palais semblable à l’ancien, et accompagné également d’un jardin particulier et d’un grand jardin.

En haut de l’escalier du jardin du labyrinthe était une pelouse carrée, de trente brasses d’étendue, sur laquelle on devait construire, comme on le fit en effet, une immense fontaine de marbre blanc, surmontée d’une statue lançant par la bouche un jet d’eau, à six brasses d’élévation. Au commencement de la prairie devaient être deux loges, de trente brasses de longueur sur quinze de largeur, placées l’une en face de l’autre. Chacune de ces loges devait être ornée d’une table de marbre de dix brasses de dimension et d’un bassin destiné à recevoir l’eau tombant d’un vase tenu par deux statues. Au centre du labyrinthe, le Tribolo avait dessein d’établir des