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Elle est tournée vers le midi, et donne sur une vaste prairie arrosée par deux grands étangs où courent des eaux vives fournies par un aqueduc antique, construit par les Romains pour amener les eaux de Valdimarina à Florence. Au milieu des étangs est jeté un pont large de douze brasses, qui conduit à une allée de meme largeur, bordée de chaque côté d’une rangée de mûriers. À l’ombre de l’épais feuillage de ces arbres, qui forme une voûte de dix brasses de hauteur et de trois cents brasses de longueur, on chemine jusqu’à la grande route de Prato, sur laquelle s’ouvre une porte placée entre deux fontaines où se désaltèrent les voyageurs, et où l’on abreuve les bestiaux. Du côté du levant, le palais est accompagné de magnifiques écuries. Du côté du couchant, est un jardin réservé auquel on arrive par la cour des écuries, en passant par le rez-de-chaussée du palais. De ce jardin réservé on entre dans un verger d’une immense étendue, terminé par un massif de sapins qui cache les habitations des laboureurs et des jardiniers. Devant la façade exposée au nord, du côté de la montagne, est une prairie dont la longueur égale celle du palais, des écuries et du jardin particulier réunis. De cette prairie on monte par des degrés au jardin principal qui est environné de murs, et qui, par une pente douce, s’éloigne du palais au point qu’il reçoit les rayons du soleil de midi, comme si les bâtiments qui le précèdent n’existaient pas. Il s’élève peu à peu à une telle hauteur, que de son extrémité on découvre non-seulement tout le palais, mais encore la