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qu’il ferait tout ce que je jugerais convenable. Heureusement, le Tribolo n’eut pas besoin de courir à Rome pour trouver de l’ouvrage. Le duc Cosme, ayant succédé à Alexandre, et apaisé, par sa victoire de Monte-Murlo, les troubles suscités par ses ennemis durant la première année de son règne, commença à prendre quelque repos. Il allait particulièrement se délasser dans la villa de Castello, à un peu plus de deux milles de Florence. Il débuta par y bâtir, afin de pouvoir y demeurer commodément avec sa cour, puis il résolut d’y amener des eaux abondantes. Il fut fortement poussé à réaliser ce dessein par Maestro Piero da San-Casciano, habile constructeur, et ancien et fidèle serviteur de la signora Maria (4) et du signor Giovanni. Bon nombre d’ouvriers furent aussitôt employés à établir un canal destiné à rassembler toutes les eaux de la colline de Castellina, située à un quart de mille environ de Castello. Mais le duc ne tarda pas à reconnaître que Maestro Piero n’avait ni assez de science ni assez d’imagination pour dessiner un plan susceptible de recevoir avec le temps tous les embellissements que le site et les eaux réclamaient. Un jour que Son Excellence s’entretenait de ce sujet avec diverses personnes, Messer Octavien de Médicis et Gristofano Rinieri, vieux serviteur de la signora Maria, vantèrent tellement le Tribolo comme l’homme le plus capable de diriger une semblable entreprise, que le duc chargea Cristofano de le faire venir de Bologne. Rinieri écrivit aussitôt à notre artiste, qui, ne pouvant désirer rien de mieux que