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mariage madame Marguerite d’Autriche, sa fille. Le duc écrivit aussitôt à Florence que quatre commissaires eussent à faire exécuter de somptueuses décorations dans toute la ville pour recevoir l’empereur avec la magnificence convenable. Son Excellence ordonna que, pour distribuer les travaux, je fusse adjoint aux quatre commissaires qui étaient Giovanni Corsi, Luigi Guicciardini, Palla Rucellai, Alessandro Corsini. Je chargeai le Tribolo de la partie la plus importante et la plus difficile de cette entreprise, c’est-à-dire, de quatre grandes statues. La première fut un Hercule vainqueur de l’hydre, haut de six brasses, et argenté, lequel fut élevé à l’angle de la place de San-Felice, au bout de la Via Maggio, sur un piédestal portant l’inscription suivante, en lettres d’argent : Ut Hercules labore et œrumnis monstra edomuit ità Cæsar virtute et clementia, hostibus vîctis seu placatis, pacem orbi terrarum et quietem restituit. La deuxième et la troisième statues avaient huit brasses de hauteur, et étaient peintes en couleur de bronze. L’une représentait le fleuve Bagrada, et l’autre, l’Èbre tenant de la main droite la corne d’Amalthée, et de la main gauche un gouvernail. Sur le piédestal de l’Èbre, on lisait Hiberus ex Hispaniâ et sur celui du fleuve Bagrada : Bagradas ex Africâ. La quatrième statue était celle de la Paix. Elle avait cinq brasses de hauteur, et était placée au coin du palais des Médicis. Elle tenait d’une main une branche d’olivier, et de l’autre une torche allumée avec laquelle elle brûlait un monceau d’armes. Sur le