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relief pour qu’il fût plus compréhensible. Ce travail n’était ni sans difficulté ni sans danger. Il fallait que Benvenuto et le Tribolo passassent toutes les nuits à mesurer les rues, les campanilles, les tours et les montagnes. Plusieurs mois leur furent nécessaires pour terminer cet ouvrage. Ils le firent en liège afin qu’il fût plus léger, et ils ne lui donnèrent que quatre brasses de dimension. Lorsqu’ils l’eurent achevé, ils le partagèrent en plusieurs morceaux, le cachèrent dans des ballots de laine, et l’adressèrent à Pérouse à un agent du pape. Pendant le siège de Florence, Sa Sainteté garda ce plan dans sa chambre, et s’en servit continuellement pour se rendre compte des mouvements et des opérations de l’armée.

Durant ce temps, le Tribolo modela en terre diverses choses pour ses amis, et trois statuettes en cire d’après lesquelles Andrea del Sarto, son intime ami, peignit à fresque sur la place, à côté de la Condotta, trois capitaines qui s’étaient enfuis avec la solde de leurs compagnies. Andrea représenta ces déserteurs pendus par les pieds. Benvenuto della Volpaia, ayant été appelé à Borne par Clément VII, alla baiser les pieds de Sa Sainteté qui lui confia la garde du Belvédère, et lui assigna d’honorables appointements. Cette place offrait à Benvenuto de nombreuses occasions de voir le pape, il en profita pour lui vanter le Tribolo comme un excellent sculpteur, et le lui recommanda si chaudement, qu’aussitôt après le siège, Clément VII l’attacha à son service. Sa Sainteté ordonna qu’Antonio da San--