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divers endroits une foule de travaux. Il peignit à la Villa d’Arcetzi, pour Marco del Nero, une Nativité du Christ, très-terminée. Mais il s’adonna principalement à peindre des draperies, genre dans lequel il éclipsa tous ses rivaux. Son père, Stefano, était miniaturiste, et s’était un peu occupé d’architecture. Après sa mort, Tommaso, pour l’imiter, construisit à dix milles de Florence le pont de Sieve qui avait été détruit par un débordement, et celui de San-Piero sur le Bisenzio. Il avait déjà élevé un grand nombre de fabriques et de bâtiments, lorsqu’il fit, en qualité d’architecte de l’art de la laine, le modèle des maisons neuves qui sont derrière la Nunziata. Il mourut en 1564, âgé de plus de soixante-dix ans. On l’enterra à San-Marco, où il fut honorablement accompagné par l’académie de dessin.

Revenons à Lorenzo. Il laissa à sa mort beaucoup d’ouvrages inachevés, et entre autres, une Passion du Christ, qui est tombée dans les mains d’Antonio de Ricasoli, et un fort beau tableau qui a été envoyé à Castiglione par Messer Francesco, chanoine de Santa-Maria del-Fiore, auquel il appartient. Lorenzo se soucia peu de faire de grands tableaux, à cause de la peine extrême et du temps qu’il lui fallait pour les terminer, et surtout à cause du soin qu’il mettait à broyer ses couleurs. Il purifiait et distillait lui-même ses huiles. Il composait sur sa palette des tons qu’il conduisait par gradation depuis le plus clair jusqu’au plus obscur ; et, en vérité, il se montrait en cela trop minutieux, car parfois sa palette était chargée de vingt-cinq ou trente de ces