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en clair-obscur, la façade de la maison de Messer Mario Maffei. Lorsqu’il eut achevé ce travail, qui le mit en réputation et en crédit, il sentit la nécessité de s’éloigner de sa patrie, où il n’avait ni modèles antiques ou modernes à étudier, ni concurrents capables de stimuler son activité. Il résolut d’aller à Rome qui, à cette époque, ne comptait guère d’autre peintre que Perino del Vaga. Avant son départ, Daniele peignit à l’huile, avec tout le soin imaginable, un Christ à la colonne, qu’il emporta pour se faire connaître. À peine arrivé à Rome, grâce à l’entremise de quelques amis, il présenta ce tableau au cardinal Trivulzi, lequel en fut tellement satisfait, qu’il le lui acheta, et lui témoigna un vif intérêt. Bientôt après, le cardinal envoya Daniele à son palais de Salone qu’il faisait orner de fontaines de stucs et de peintures par Gianmaria de Milan, et d’autres maîtres. Aiguillonné par l’émulation et par le désir de plaire à son protecteur, notre artiste enrichit plusieurs salles de grotesques pleins de gracieuses figurines. Mais on admire surtout l’histoire de Phaéton, où les personnages sont grands comme nature, et un Fleuve colossal d’une rare beauté. Le cardinal Trivulzi allait souvent inspecter ces travaux, et ne manquait jamais d’emmener avec lui quelques cardinaux de ses amis. Daniele profita habilement de cette occasion pour s’introduire dans les bonnes grâces de ces seigneurs.

Sur ces entrefaites, Perino del Vaga, ayant eu besoin d’un jeune homme qui l’aidât à décorer dans l’église de la Trinità la chapelle de Messer Agnolo