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Parmi les miniatures françaises de cette époque, nous avons remarqué le manuscrit d’une traduction française des Triomphes de Pétrarque, in-12, qui se trouve à la Bibliothèque de l’Arsenal (Belles-lettres françaises, 24 bis). Ce livre précieux est orné de sept miniatures de la main d’un certain Godefroy. Un autre manuscrit, un colloque entre le roi François Ier et Jules César, qui se trouve à la Bibliothèque Royale de Londres (Bibl. Harleian., no 6205), est décoré de miniatures qui proviennent du même artiste. Ces peintures en grisaille sont d’une rare perfection. On y rencontre les petites têtes, les proportions élancées, et les mouvements, souvent visant trop à la grâce et tournant à la manière, qui distinguent si éminemment l’école dite de Fontainebleau, et qui caractérisent particulièrement les maîtres italiens que François Ier appela en France, Rosso, Primaticcio, Benvenuto Cellini, etc. Dans la plupart des miniatures du dernier manuscrit on lit la date de 1519 ; et cette date prouve que ces qualités existaient déjà dans l’école française avant l’arrivée de ces artistes en France, qui eut lieu plus tard, comme on sait.

D’autres miniatures françaises de ce temps nous semblent exécutées sous l’influence de Jean Cousin. Voyez un magnifique livre d’heures du roi Henri II, in-8o, à la Bibliothèque Royale (ancien fonds lat., no 1429). Sir John Tobin, à Liverpool, propriétaire du célèbre Bedford’s Missel dont il a été


    une miniature sur vélin de Don Giulio Clovio, représentant Jésus-Christ qui donne à saint Pierre, en présence des apôtres, les clefs du Paradis.