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d’heures[1] in-4o, nouvellement acquis par la Bibliothèque Royale (suppl. lat., no 677), et exécuté vers la fin du XVe siècle, comme le précédent.

Nous connaissons très-peu de miniatures anglaises de 1420 à 1500. Les longues guerres civiles des maisons d’York et de Lancaster, qui ravagèrent l’Angleterre, n’en favorisaient nullement la culture. Selon toute probabilité, les artistes anglais se bornaient à une imitation plus ou moins heureuse des miniaturistes français.

Nous ne connaissons non plus aucun monument authentique et important de l’art de la miniature en Allemagne pendant le même temps. La sauvagerie générale se répandait sur l’Allemagne par les guerres des Hussites, et l’état d’anarchie qui s’ensuivit pendant long-temps se fait également remarquer dans les productions de l’art germanique, qui sont d’un aspect grossier et barbare, en comparaison avec les monuments contemporains de la France, des Pays-Bas et de l’Italie.

Au commencement du XVIe siècle, la peinture, en possession de toutes les ressources techniques du dessin, du clair-obscur et de la perspective, que les artistes employaient naïvement à la représentation des objets les plus divers, la peinture, disons-nous, atteignit enfin le plus haut degré de perfection ; de sorte que ses plus grands chefs-d’œuvre sont de 1500 à 1540. Or, comme l’Italie précéda, sous ce rapport, toutes les autres contrées, elle pro-

  1. Voyez un article d’Aimé Champollion fils, dans le Bulletin universel des sciences, novembre 1831, VIIe livr.