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rable. Surtout on ne se lasse pas d’admirer les sujets qui correspondent aux journées à la fois lugubres et consolantes de la Semaine Sainte, aux fêtes de la Résurrection, de l’Ascension et de la Pentecôte, représentées dans un cadre si étroit, avec toute la verve poétique qu’il est capable de contenir ; l’admiration devient encore plus vive, quand on parcourt le volume où se trouve la Procession du Saint-Sacrement, et elle est à son comble, quand on vient aux trois figures ravissantes qui précèdent le commun des Vierges martyres. Quelques-unes de ces miniatures sont très-médiocres ; par exemple, celle qui est en tête de l’office du Mercredi des Cendres. En général, les types sont de la plus grande beauté (voir le Christ sortant du tombeau, au commencement du troisième volume). Les deux volumes qui correspondent au Carême renferment de charmants motifs de tableaux religieux.

Le monastère du Mont-Cassin, auquel appartenait le collaborateur du Siennois Mattéi, avait été, pendant toute la durée du moyen-âge, plus riche qu’aucun autre, en religieux voués, soit à la conservation et à la multiplication des trésors classiques de l’antiquité, soit à l’exercice de l’art, en tant qu’il pouvait s’appliquer à l’embellissement des manuscrits auxquels ils consacraient tous leurs loisirs. Outre frère Benoît de Matera, on peut citer à la gloire de cette illustre colonie plusieurs artistes non moins heureusement inspirés, entre autres celui qui a décoré de miniatures si charmantes un Office de la Vierge, que l’on conserve précieusement dans