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d’Atravante. Les miniatures de ce Bréviaire sont exécutées à la gouache, avec un grand soin, et rappellent principalement les tableaux de Domenico Ghirlandaio. Tout est modelé et conduit d’une manière parfaite.

Dans la Lombardie, à Milan, l’art de la miniature trouva des protecteurs puissants, d’abord dans les Visconti, et plus tard dans les Sforza. Maître Girolamo, dont Vasari parle avec tant d’éloges, y occupa la première place. Il fut contemporain d’Attavante. La Bibliothèque Royale de Paris possède un manuscrit in-folio (mss. franc. no 9941) qui contient la vie du célèbre Francesco Sforza : il est écrit dans le dialecte milanais, et une notice qui se trouve à la fin[1] nous apprend que ce livre a été écrit par un certain Gambagnola de Cremone, d’après les ordres du marquis Stanghe, secrétaire du duc de Milan, Lodovico Sforza, dit il Moro, et qu’à l’occasion de la conquête du Milanais par le roi Louis XIII, ce manuscrit a été transporté de Pavie en France. Le frontispice de la préface, le titre et le frontispice de l’ouvrage sont tellement imbus de l’esprit de Léonard de Vinci, qu’on peut conjecturer que des dessins de ce grand maître ont servi de modèle à ces miniatures. En même temps, les bords de la première page sont encadrés de si élégantes arabesques dans le goût antique, qu’on s’étonne de voir à quel degré de perfection ce genre d’ornement

  1. Voici le texte de la notice : Barthol. Gambagnola Cremon. scripsit mandato magnifico Domini Marchesini Stanghe, ducalis secretarii. Die vigesimo septemb. M CCCCL XXXX primo, et plus bas : De Pavye au roy Loys XTI.