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gogne, à Bruxelles, suffisent pour lui assigner une place importante parmi les artistes illustres de son siècle. Ces monuments sont d’autant plus précieux, que déjà, du temps de Vasari, on se plaignait de la rareté de ses ouvrages. La seule production d’Attavante qui fut parvenue à la connaissance de Vasari était un Silius Italicus décoré de riches miniatures de la plus grande beauté, sur lesquelles il est entré dans d’assez longs détails[1]. Malheureusement on a découvert, depuis, que ces peintures n’étaient pas d’Attavante, et que Vasari avait été induit en erreur par son correspondant Bartoli[2]. C’est sur un écrit de Marcianus Capella qu’Attavante (dont le nom est écrit en tête du volume) a représenté avec tout le fini imaginable d’exécution divers sujets analogues au texte, comme les Sept arts libéraux, le Conseil des dieux, etc., les arabesques et les fleurs l’emportent sur tout le reste. Le nom d’Attavante est également écrit sur le litre du fameux Missel[3] de Mathias Corvin, à Bruxelles. Une comparaison exacte avec le Missel nous a donné la conviction qu’un Bréviaire de l’évêque de Cran, in-folio qui se trouve à la Bibliothèque Royale de Paris (suppl. lat. no 627), est peint de la main

  1. V. Biographie de Fra Giovan-Angelico, dernière page.
  2. Voir Morelli, Notizia d’opere di disegno, p. 171
  3. Dans la miniature qui orne ce Missel, entrepris par les ordres de Mathias Corvin, on lit l’inscription suivante ; Actavantes deactavantibus de Florentia hocopus illuminavit. A. D. M CCCCL XXXV. C’est sur ce Missel précieux que les stathouders des Pays-Bas ont prèle le serment officiel depuis Albert et Isabelle, 1599, jusqu’à l’archiduchesse Christine et le duc de Saxe-Teschen, 1785.