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lui seul jusqu’à trente, dont les plus célèbres sont Gherardo et Attavante, tous deux Florentins. Le premier fut d’une fécondité de pinceau bien extraordinaire, puisque, outre les nombreux ouvrages qu’il envoyait en pays étrangers, il orna de miniatures une infinité de livres pour l’église de l’hôpital Sainte-Marie, et même pour la cathédrale de Florence, d’après ce que dit Yasari dans sa biographie de Gherardo. Stefano, élève de Gherardo, abandonna la miniature pour se livrer entièrement à l’architecture, et laissa ses esquisses, cartons, livres, etc., au vieux Boccardino, qui peignit la plus grande partie des livres de l’abbaye de Florence. Nous croyons inutile de hasarder des conjectures sur les miniatures de divers manuscrits du Vatican qui appartiennent au XVe siècle, et où l’on reconnaît le style florentin. La Bible de Mathias Gorvin, que d’Agincourt est tenté d’attribuer à Gherardo (voir pl. 79), ne fut peinte qu’en c’est-à-dire plus de vingt ans après l’époque à laquelle florissait cet artiste, d’après Vasari. La même incertitude règne à l’égard de la grande Bible latine, dont le premier volume surtout renferme plusieurs miniatures admirables évidemment florentines, tandis que celles du second sont assez médiocres, bien que de la même école. Quant à celles qui ornent le manuscrit de la Divine Comédie, elles ne sont dignes ni du poème ni de la réputation exagérée qu’on leur a faite.

Les monuments qui restent d’Attavante dans la bibliothèque du Vatican, dans celle de Saint-Marc, à Venise, et dans celle des anciens ducs de Bour-