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mais, d’accord avec le second, elles attachent la plus grande importance à l’ensemble humain. Nous voyons donc dominer chez elles une tendance à l'idéalisme, c’est-à-dire le choix le plus délicat et la simplification la plus fine des formes qui conviennent le mieux à l’importance morale du sujet. En même temps les artistes de ces pays visent avec un rare succès à la beauté des formes et des lignes, à la grâce des mouvements. Si dans ces parties ils sont supérieurs aux artistes des peuples germaniques, ils sont inférieurs à ceux-ci pour la vérité des détails, pour l’exactitude dans la représentation minutieuse de la localité avec ses moindres accidents, et pour la perfection de la technique.

Parmi les nations romanes, les Italiens surpassèrent en talent et en aptitude tous les autres peuples romans, autant que les habitants des Pays-Bas se distinguèrent parmi les nations germaniques. Les églises, les princes et les communes de l’Italie, si florissantes alors, rivalisèrent dans la protection des sciences et des beaux-arts.

En Italie, Florence doit surtout être remarquée, et, à Florence la maison des Médicis. Dans un terrain si propice se développèrent vite les plus beaux talents, comme Masaccio et Fiesole. Le premier, au moyen de masses plus fortes de lumière et d’ombres, donna aux formes plus de rondeur et un caractère plus prononcé, et à l’ordonnance générale plus de clarté et de netteté. Ce fut le second qui reconnut d’abord en Italie l’importance intellectuelle et morale des traits du visage, et découvrit la variété prodigieuse