Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/256

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et où la beauté des types, le fini de l’exécution, l’harmonie et le charme du coloris, la fraîcheur des paysages, le choix des formes et des costumes, rappellent tant de magnifiques compositions du même auteur, dispersées dans les galeries d’Allemagne et dans les principales villes de la Belgique. Les noms des trois artistes qui travaillèrent à ce Bréviaire se trouvent dans la notice de l’Anonyme du XVIe siècle, publiée pour la première fois en 1800, par Morelli, Bassano, in-8o (voir p. 78 et note 139). Les miniatures qui représentent les douze Mois de l’année, avec les occupations particulières à chaque saison, sont particulièrement remarquables par la poésie et la vérité des détails ; elles sont évidemment de Hemling. Gérard, de Gand, est probablement le même que ce Gérard van der Meir, dont parle Descamps (tome I, p. 15), qui ne cite de lui aucun ouvrage important. Quant à Livin, d’Anvers, il n’en est fait mention nulle autre part. Tous les deux étaient probablement des élèves de Hemling.

Comme chez les nations romanes, produit d’un mélange de populations antiques et de peuplades germaniques, une forte influence du latin se fait sentir dans les langues, nous trouvons de même chez elles une influence de l’esprit antique dans les beaux-arts, de sorte que leurs ouvrages, malgré leurs variétés, offrent constamment une transaction, pour ainsi dire, un juste-milieu très heureux entre l’esprit purement germanique et le génie antique. Avec le premier, elles ont de commun cet esprit de conception qu’on a nommé réalisme ou paysagisme ;