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trouvent au commencement des volumes ont malheureusement beaucoup souffert ; une autre miniature, au commencement du troisième livre, est, au contraire, bien conservée : l’exécution, la composition, le choix des costumes, rappellent également le tableau des Van-Eyck, dans la cathédrale de Gand, de sorte que ces artistes ont probablement contribué à orner ce manuscrit.

Un manuscrit in-8 (mss. franç., no 8024), dont l’exécution pourrait dater de 1450, appartient à l’école des Van-Eyck ; il contient 10 miniatures de la plus grande finesse[1].

Le fameux Bréviaire de Grimani, parfaitement conservé à la Bibliothèque de Saint-Marc à Venise, sous sa riche reliure chargée d’or et de pierres précieuses, est encore une merveilleuse collection de miniatures sortie de cette vieille école de Flandre. Les successeurs des Van-Eyck, Hemling, de Bruges ; Gérard, de Gand ; et Livin, d’Anvers ; y consacrèrent plusieurs années ; la main du premier se reconnaît facilement dans tous les morceaux qu’on peut, à juste titre, appeler des chefs-d’œuvre,

  1. Pour se faire ime idée de la hauteur à laquelle l’art de la miniature était arrivé un peu après 1450 par l’influence des Vau-Eyek, et jusqu’à quel point ces artistes avaient communiqué leur esprit à leurs élèves et à leurs concurrents, il faut voir la légende de sainte Catherine d’Alexandrie, I vol. in-fol. (suppl. franç. no 540, 2) traduit du latin en français, en 1457, pour le duc Philippe le Bon, et orné de 34 miniatures, peintes en grisaille, et encore un manuscrit de la Bibliothèque de l’Arsenal, 2 vol. in-fol. (Histoire, no 202), qui renferme des traductions des ouvrages historiques de Justin, Suétone et Lucain, également exécuté en 1454, par les ordres de Philippe le Bon. Tous deux sont de la main des plus habiles émules des Van-Eyck.