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Tobin, est propriétaire d’un célèbre Missel, connu sous le nom de Bedford’s Missel, parce qu’il a été fait pour le duc de Bedford, entre 1423 et 1431. Il se compose de 289 feuilles de parchemin : il est orné de 59 grandes miniatures, et d’environ 1,000 miniatures de plus petite dimension. C’est sans contredit un des monuments les plus remarquables qu’ait produits cette époque si riche en œuvres d’art. Mais, à l’exception des trois dernières feuilles, ces miniatures n’appartiennent pas à la plus belle période de l’activité artistique des Van-Eyck ; elles forment plutôt une transition de la première manière, encore conventionnelle et typique, à la seconde manière plus naturaliste des Van-Eyck. Sur ce Missel, voyez Dibdin, a Biographical Tour, tome III, p. 177. Seulement, il faut se défier de l’admiration du savant critique. Si, dans son zèle tout patriotique, il prétend que le Bedford’s Missel surpasse en général le Bréviaire du même duc de Bedford, qui se trouve à la Bibliothèque de Paris, il se trompe beaucoup. Les miniatures de ce dernier manuscrit sont d’une finesse et d’une beauté supérieures. Les auteurs insulaires ont, en général, une indulgence et une admiration exagérée pour tout ce que possède l’Angleterre en œuvres d’art[1].

Voyez encore le Roman de la Table ronde, 2 vol. in-fol. (mss. franç., no 6976 et 77, de la première moitié du XVe siècle). Les deux miniatures qui se

  1. Dibdin a donné des dessins d’après le Bedford’s Missel, dans son Decameron bibliographique, tome I, p. 138, et dans ses Réminiscences of a literary life, tome II, p. 973.