nière aussi heureuse que décisive, le réalisme moderne au symbolisme antique. Ils tirèrent du chaos des siècles précédents tous les germes de vérité, d’expression, de grâce et de mouvement que nous avons cherché à y signaler à travers la confusion et les ténèbres de cette longue barbarie, où l’art aveugle et débile ne se reposa cependant jamais. Nous n’ignorons pas que ces artistes sont accusés aujourd’hui d’avoir ouvert à l’art, longtemps comprimé, une voie mauvaise : ce n’est donc pas sans être avertis que nous les regardons néanmoins comme ses bienfaiteurs. Nous chercherons bientôt à exposer tout ce qui sanctionne et légitime la révolution qu’ils opérèrent. Mais ici nous nous bornerons à marquer les moyens par lesquels ils y travaillèrent. Les maîtres de l’art antique, dominés par les exigences et les inspirations de l’anthropomorphisme primitif, tournent toutes leurs manifestations à l’aspect typique, à la beauté simple, au galbe balancé, à la ligne stricte, à l’expression retenue. La souffrance et la volupté, la force et la mollesse, l’enfance et la vieillesse, la beauté et la laideur, tous les termes extrêmes enfin, sont ramenés arbitrairement et suivant des canons constants et une physionomie moyenne, physionomie arbitraire qui laisse vaguement flotter l’impression. La moindre nuance, le plus léger accent suffisent aux maîtres antiques pour spécifier leurs représentations ; quant au caractère, et quant au mouvement et à la coordination, le moindre calcul les satisfait ; la longueur processionnelle du bas-relief ne laisse rien à désirer
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