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À Sienne, l’art de la miniature est cultivé avec beaucoup de succès. Les volumes des Kaleffi et des Leoni qui sont encore conservés dans les archives de la république (Archivio delle Riformagioni), sont ornés de miniatures qui remontent à la première moitié du XIVe siècle, et qui sont d’une grande beauté. La plus remarquable de ces miniatures est d’un certain Niccolo di Sozzo, qui travaillait en 1334.

Maintenant nous arrivons aux premières limites du XVe siècle. Époque à jamais mémorable, et que toutes les nations de l’Europe marquèrent par les travaux les plus consciencieux et les plus ardentes recherches. Une confiance que rien encore n’était venu ni traverser, ni amortir, soutenait tous les courages, répondait à tous les espoirs, et une naïveté que rien encore n’avait pu diminuer ni pervertir écartait les folles concurrences, bridait les vanités pernicieuses. Appuyés sur les fortes bases de l’enthousiasme et du sang froid, de l’inspiration et de la patience, de la conviction et de la modestie, les artistes de l’Occident allaient dans tous les arts à la fois enfanter des merveilles, avant-coureurs des plus grands progrès, et leurs premiers gages. Sur le mouvement particulier de la peinture à cette noble époque, il y aurait beaucoup à dire. Nous en essaierons quelque chose plus tard. Pour accompagner notre revue des principaux documents de l’histoire de la miniature, il doit nous suffire ici d’indiquer que l’effort des hommes les plus habiles dans cette branche de la peinture parvint au quinzième siècle à substituer sans retour, et d’une ma-