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Silvestro et Don Jacopo le Florentin. Ils mirent en commun leur patience et leurs talents pour doter le couvent qui avait été leur plus chère patrie sur la terre, des plus magnifiques livres de chœur qu’on ait jamais vus. Sur les vingt énormes volumes qu’ils laissèrent en héritage à leurs frères, et qui furent tant admirés par Laurent le Magnifique et par Léon X, un seul est aujourd’hui conservé dans la Bibliothèque Laurentienne, et cet unique débris suffit pour justifier et la faveur dont jouissaient les travaux de ces deux moines, même en dehors de la Toscane, particulièrement à Rome et à Venise, et l’enthousiasme avec lequel Vasari en a parlé, et l’espèce de culte dont les Camaldules des Anges honoraient la main droite de Don Jacopo le Florentin, conservée par eux comme une relique dans un tabernacle de leur couvent. Young Ottley, à Londres, possède une série de lettres majuscules qui proviennent d’un livre de plain-chant que Don Silvestro a exécuté en 1350 pour le monastère degli Angeli. Saint-Pierre de Rome possédait jadis deux livres de chœur écrits et peints par Don Silvestro et Don Jacopo ; il y en avait aussi à Venise dans le couvent des Camaldules de file de Saint-Michel près Murano, d’après ce que raconte Vasari. La Bibliothèque Royale de Paris ne possède, au moins à notre connaissance, qu’un seul manuscrit important, orné de miniatures italiennes de cette époque : c’est une Bible historiée (mss. franç., no 6829) qui sort probablement de la bibliothèque de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne ; le texte est français. Les