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sion d’une profonde piété. À Padoue, Jacopo d’Avanzo, heureux aussi dans l’expression, améliore le dessin de l’ensemble et traite avec plus de soin les fonds d’architecture. Les miniatures italiennes de cette époque portent le même caractère que les grandes peintures contemporaines à fresque et en détrempe. Les Camaldules du monastère des Anges, auprès de Florence, avaient montré, dès l’origine de leur institution, une prédilection toute particulière pour les arts du dessin ; et, au commencement du quatorzième siècle, leurs ouvrages étaient déjà appréciés et recherchés dans toute l’Italie. Les plus célèbres, parmi ces artistes solitaires, furent Don


    no 127), qui a aussi appartenu à ce prince. Un grand nombre de miniatures, dans ces deux manuscrits, sont de la main de maître André Beaunnevveu, d’autres trahissent l’intervention de peintres néerlandais ; presque toutes sont d’une finesse inouïe. Un autre Livre d’heures, in-fol. (mss. lat., no 919), également entrepris par les ordres du duc Jean de Berri, et, d’après une notice de Flameel, achevé en 1409, est encore plus magnifique par la richesse de ses encadrements. M. le comte de Bastard croit que ce manuscrit est le Livre d’heures cité dans un vieux catalogue de 1412, publié par Barrois, sous le no 586 et sous ce titre : « Très grandes, très-belles et riches Heures, très notablement enluminées et historiées de grandes histoires de la main de Jaquevrart, de Hodin et autres ouvriers de monseigneur. » Un riche amateur, le comte de Saint-Mauris à Paris, possède un troisième Livre d’heures, entrepris par les ordres du duc Jean de Berri, et orné de magnifiques miniatures de la main de Paul de Limbourg et de ses frères qui ont probablement aussi aidé à l’exécution des miniatures du Livre d’heures que nous venons de citer. Voyez encore le manuscrit d’une Apocalypse, in-fol. (suppl. lat., no 165, 26), du commencement du quinzième siècle, avec une traduction en vieux hollandais, orné de beaucoup de miniatures, où, suivant les termes de l’esthétique actuelle, le naturalisme le plus prononcé se montre, et où tous les saints personnages sont positivement des portraits.