Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mots ; ce qui suit ne s’applique donc pas à elle.

Dans les monuments des premiers temps de cette période, les miniaturistes empruntent tour à tour aux sculptures anté-gothiques, et gothiques ; mais bientôt après les dernières prévalent et sont les seules qui soient consultées. Dès lors s’établit dans le galbe de toutes ces figures élancées, roides et violentées du style anté-gothique, des mouvements ondulés et des contours ondoyants dont la forme d’un S très-allongé exprimerait assez bien la physionomie. Les membres sont moins grêles, leur dessin moins défectueux. Les rotules et les gémeaux s’indiquent avec l’exagération nerveuse qu’on retrouve dans les figures des vases grecs de style archaïstique. L’ovale du masque se remplit mieux, et prend plus de grâce. Pour vouloir rendre les doigts plus souples et plus élégants, on arrive à faire les mains beaucoup trop grandes. Aux observations typiques et générales se mêlent quelques aperçus particuliers et intimes. Bien que chaque tempérament ait, en quelque sorte, le chiffre qui l’exprime dans la forme convenue de quelque trait, comme un grand nez courbé pour rendre l’homme méchant, et la lèvre grimaçante et riant d’un rire forcé pour traduire la bassesse morale, on distingue évidemment quelque tentative de portrait. Avec une plus grande prétention d’atteindre à la souplesse et à la grâce, l’ornementation touffue et enroulée apparaît. Les encadrements sont ordinairement empruntés à l’architecture gothique, les coins en sont garnis de monstres fantastiques qu’on loge aussi