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bien qu’il apparaisse grossier et faible encore, surtout en comparaison de celui qui se manifeste dans la poésie contemporaine, arrivée déjà à un haut point de perfectionnement et de finesse[1].

Mais, nulle part, le mouvement de l’art, pendant cette époque, ne fut plus prononcé et plus grand qu’en Italie, où les républiques s’élevaient à un haut degré de liberté, de puissance et de richesse, encore inconnu ailleurs en Europe. Différentes miniatures, entre autres un Calendarium qui se trouve à la bibliothèque du Vatican à Rome, et dont on voit des dessins dans l’ouvrage d’Agincourt (peint., pl. 67), prouvent que l’influence byzantine régnait également en Italie, au moins dans la seconde moitié du douzième siècle. Cette influence était même encore très-générale pendant le treizième siècle, comme une foule de monuments le prouvent, et comme M. Rumohr l’a démontré dernièrement dans ses Recherches italiennes (tom. Ier pag. 282) avec toute la supériorité d’une critique savante. Plusieurs miniatures de cette époque confirment pleinement cette opinion[2].

De 1250 à 1360, il y a, sous beaucoup de rapports, des changements notables dans la peinture. Les tendances fantastico-religieuse et dramatico-chevaleresque se développent de plus en plus. À côté

  1. Voir, à la Bibliothèque Royale, un Pontifical de l’archevêque Christian de Mayence, de 1183, petit in-folio (manusc. lat., no 946) ; et un Psautier, in fol. du commencement du treizième siècle, exécuté à la gouache avec le plus grand soin (Oratoire, no 32).
  2. Voyez, entre autres, un Nouveau-Testament à la Bibliothèque du Vatican, no 39, et d’Agincourt (peint., p. 103, 12, pl. 104, 2).