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à-vis des types de la beauté antique, plus généraux, plus monotones, plus réguliers. La présence d’observations douées de justesse sur la signification de maintes particularités de l’apparence physique, et que sont venus confirmer les travaux plus ou moins positifs et certains de nos systèmes actuels, ne doit pas non plus échapper dans l’examen de ces œuvres lointaines de l’art. Le physiognomoniste et le cranologiste peuvent appuyer une partie de leurs assertions sur les aperçus naïfs de ces siècles. Enfin, pour faire comprendre l’ensemble de l’état de l’art d’alors, suivant qu’il nous a semblé, nous ajouterons que l’adoption du costume contemporain était devenue générale ; les apôtres même en étaient revêtus. Puis, concurremment avec la technique délinéatoire, où la coloration est obtenue par une enluminure excessivement légère, d’une propreté et d’une transparence vraiment remarquables, s’exerce déjà une exécution toute différente : elle semble provenir des rapports établis avec les ateliers constantinopolitains par le grand mouvement des croisades. Cette exécution, qui a quelque chose de plus puissant et de plus solide, opérait avec la gouache et donnait un avant-goût des merveilles que réalisèrent plus tard, par le robuste emploi des couleurs pleines de corps et lumineuses, les écoles vénitiennes et lombardes.

En France, l’agrandissement de plus en plus prononcé du pouvoir royal et des privilèges des villes et des corporations industrielles devait agir heureusement sur nos arts. Les encouragements et les