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laire. Les anciens ajustements sont abandonnés, et le costume contemporain recouvre tous les personnages, hormis quelquefois les plus importants, où les draperies antiques sont conservées. On commence à fouiller dans leurs plis plus étroits et plus collants les formes du corps. On adopte généralement ce nouveau type de visage dont le Xe siècle avait commencé à produire quelques exemples isolés. L’ovale en est très arrondi et largement évasé, surtout vers la partie inférieure. Les yeux et les traits manquent de proportion et de longueur, et les yeux sont trop ouverts et hagards. Le nez est droit et court, surtout dans les peintures italiennes. Sa pointe et les narines, vues de face, forment souvent trois demi-cercles égaux. On le joint à la bouche par un trait. Les commissures des lèvres plongent vers le bas. Hors d’Italie, les proportions du corps, si ce mot peut s’employer en cette circonstance, sont étirées d’une façon incroyable, surtout à l’endroit des jambes, qui se terminent, pour rendre cette singularité plus flagrante, par des pieds d’une petitesse hors de toute raison, et sur lesquels l’attention est appelée par une chaussure du noir le plus cru. Les mains sont également petites[1]

  1. À l’appui de ces considérations sur la marche de l’art, et en dehors des sources et des documents que nous avons cités en avançant, on peut consulter les différents manuscrits que nous allons indiquer. Mieux que tous autres, à notre connaissance, ils peinent éclairer la critique et renseigner les artistes. Voir, sur la continuation entière de l’art antique en Italie, un Évangéliaire de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris, écrit en 714 et 782 ; figures et mouvements antiques, nulle trace d’or, aucun accessoire barbare ; proportions plutôt courtes qu’allongées. — Sur la barbarie radicale