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à écrire l’évangile, n’est pas beaucoup plus ancienne[1].

En général, comme nous l’avons déjà dit, les scènes empruntées au Nouveau-Testament, qu’on a adoptées les premières, sont toujours celles auxquelles on pouvait donner un sens allégorique, comme l’eau changée en vin aux noces de Cana, et le Lazare ressuscité, exprimant la régénération de l’esprit et la résurrection de la chair. C’est après que vinrent les miracles attestant le pouvoir surnaturel et divin du Christ, tels que la guérison des aveugles, des paralytiques, des démoniaques, de l’hémorroïsse et le repas des quatre mille hommes[2]

La représentation de la naissance de Jésus-Christ, de l’adoration des mages, de la Pâque, date à peu près de ce temps ; mais c’est bien plus tard qu’on se décida à traiter les motifs dramatiques et lamentables de la passion.

Telles ont été, en sommaire, la marche et la production de l’art chrétien primitif ; on n’y observe aucun élan ni aucun dépérissement notable jusque vers le milieu du sixième siècle, tant en Orient qu’en Occident. Mais, à partir de cette époque, il se manifeste une différence remarquable dans les œuvres pittoresques de ces deux régions. L’assujettissement des Goths par Justinien, et l’invasion des Lombards, le peuple le plus destructif et peut-être le plus cruel

  1. Ciampiani, Vetera monumenta, etc.
  2. Joh. Georg. Müller. Représentations allégorico-symbollques dans le sanctuaire des églises chrétiennes y depuis le cinquième siècle jusqu’au quatorzième (1835).