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culièrement les monuments français, et nous nous appuierons surtout sur ceux qui peuvent se passer en revue dans les bibliothèques de Paris, qui sont d’ailleurs plus riches en ce genre que toutes celles du reste de l’Europe. Ceci entendu, nous prions nos lecteurs de se reporter, à défaut d’autres explications générales, à tout ce que nous avons pu donner à comprendre touchant les allures de la peinture chrétienne dans nos notes sur Arnolfo di Lapo, sur Margaritone, et sur les maîtres verriers et mosaïstes.

Nous l’avons déjà dit, les premières origines de l’art moderne doivent se chercher dans l’obscurité des catacombes ; en effet, c’est dans ces demeures souterraines, consacrées à la mort et à la prière, sur la pierre sanctifiée des chapelles et des tombeaux, et sous les inspirations les plus grandes qui furent jamais, que les artistes chrétiens commencèrent à tracer ces linéaments grossiers, irrécusables témoins de leur enthousiasme et lisibles symboles de leurs croyances.

Toutefois, les manifestations de l’art chrétien ne furent pas longtemps confinées dans l’étroite et sombre enceinte des cryptes. La mémorable décision prise par Constantin leur ouvrit l’empire romain pour théâtre. Cependant on a eu tort de dire que l’abjuration de Constantin et la promulgation de la religion chrétienne aient spontanément investi les peuples d’un art nouveau, original, et contrastant dans ses formes et ses inspirations avec l’art désormais abandonné de l’antiquité païenne.